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Toin. Non, Mademoiſelle, & il y a pluſieurs Dames qui deſirent vous voir un moment. — Madame vous prie de porter votre carton de deſſins.

Dor. Le voilà.

(Lucie le prend.)

Luc.. (à Dorine.) Ma chere amie, vous allez m’attendre ici. — Adieu ; je ſuis charmée d’aller faire un tour là-dedans !

(Elle ſort en courant & en ſautant.)



SCENE v.

DORINE, TOINETTE.

Toin. (regardant ſortir Lucie.)
La courbature va mieux, à ce qu’il me paroît.

Dor. (ſouriant.) Vous croyez donc qu’elle a un peu exagéré ?

Toin. Oui, Mademoiſelle ; & vous auſſi, vous le croyez.

Dor. (d’un ton ſec.) Où prenez-vous cela ? Je pénetre votre penſée, je vois que vous ſoupçonnez Mademoiſelle Lucie de menſonge & d’artifice ; mais pour moi, certainement je ſuis fort loin d’avoir d’elle une ſemblable opinion.

Toin. Il n’eſt pas bien fin de pénétrer ma penſée, car je la dis tout ſimplement ; mais moi j’en devine ſouvent qu’on voudrait déguiſer.