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Scène III.

LÉONTINE, seule.

Quoi ! je le verrai, j’y consens. Que dis-je ? C’est moi qui l’envoie chercher. Que va-t-il penser d’une conduite si contraire aux principes qu’il m’a cru jusqu’ici. N’est-ce pas se démentir ? Mais d’un autre côté le désespérer, renoncer à le connoître, y renoncer à jamais ; eh bien, que m’importe après tout ? D’où peut venir, grand Dieu ! un intérêt si vif, si pressant ? Je ne suis occupée que de lui, je ne peux penser qu’à lui… Par quelle bisarrerie, par quelle fatalité un Inconnu ? Ah ! je n’ose examiner mon cœur… Mais non, quelle crainte extravagante ! La singularité de cette aventure, la curiosité, la vanité, peut-être, voilà sans doute les seules causes du trouble qui m’agite… On vient ; si c’était Ophémon ! Il l’aura vu : il me dira… Ô Ciel ! C’est Dorothée & le Vicomte. Quelle importunité !