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Ophémon.

Je voulois le guérir de sa folie : car réellement elle est intéressante. Il parloit avec un feu, une éloquence, un son de voix qui alloit au cœur. Moi, j’avoue qu’il m’a touché, & si vous le refusez, ma foi je ne serois pas surpris que son désespoir ne le portât à quelque parti violent.

Léontine.

Et vous lui avez dit que ses soins me déplaisoient, qu’il m’étoit odieux… Vous l’aurez persuadé : le bel ouvrage, de désespérer un malheureux que je dois plaindre, qui doit m’intéresser !

Ophémon.

Enfin, Madame, il ne tient qu’à vous de lui donner une consolation qui lui rendra la vie… Il m’attend : j’ai promis de lui porter votre réponse, voyez.

Léontine.

Tout ce que vous lui avez dit de ma part est d’une impolitesse, d’une malhonnêteté… Je suis