Page:Genlis - Théâtre de société, Tome 1, 1781.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

distinguerai des autres hommes ; & sans oser se persuader de toucher mon cœur, il espère du moins changer mon opinion : voilà ce que toutes ses lettres me répétoient.

Le Vicomte.

S’il est de bonne foi, l’on doit plaindre une telle extravagance.

Léontine.

Extravagance !… Quelle expression !… Mais vous avez raison. Ah ! c’est une grande extravagance d’aimer ! L’objet qui m’a rendue si malheureuse pensoit bien comme vous. J’étois insensée à ses yeux ; je l’étois aux vôtres… Un cœur sensible, un cœur tel que le mien, auroit pu seul me trouver raisonnable.

Le Vicomte.

(À part.) Et c’est moi qu’elle accuse… Mais poursuivons. (Haut.) Enfin, cette aventure est terminée. J’en suis bien-aise. Cette persécution devoit vous être désagréable.

Léontine.

J’ai prouvé qu’elle ne me plaisoit pas ; car