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Rosalie.

Léontine s’est en vain creusé la tête à ce sujet ; les soupçon d’abord sont tombés sur tous les gens de la société qui l’entouroient alors ; & puis elle disoit : « celui-là n’a pas assez d’esprit ; celui-ci est trop fat & trop indiscret ; cet autre n’est point assez passionné »… Enfin, après beaucoup de réflexions & de recherches, elle s’est arrêtée à croire qu’elle n’a jamais connu ni vu cet amant singulier.

Picard.

Et comment auroit-elle pu lui tourner la tête à cet excès ?

Rosalie.

Oh ! il la connoît de réputation ; il l’aura vu aux spectacles ; il lui aura parlé au bal sans qu’elle s’en doute… voilà ce que nous imaginons.

Picard.

Et cela dure depuis huit mois ?