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Mlle DE CLERMONT

trois heures après-midi ; à quatre heures et demie, on apperçut de loin la calèche ; la marquise et madame de P*** laissèrent, pour un moment, la princesse avec sa dame d’honneur, et s’avancèrent précipitamment au-devant de la voiture, afin de questionner les domestiques, qui leur dirent que les blessures de M. de Melun étoient affreuses et paroissoient mortelles ; alors madame de P*** imagina de donner l’ordre au cocher de s’égarer dans la forêt, afin d’y rester jusqu’à minuit… Dans ce moment, mademoiselle de Clermont, soutenue par sa dame d’honneur et son valet-de-pied, s’approchoit. Eh bien ! s’écria-t-elle : on lui répondit que M. de Melun étoit fort blessé, mais que le chirurgien ne prononceroit sur son état que le lendemain, quand le premier appareil seroit levé.

Mademoiselle de Clermont ne fit plus de questions, et se laissa conduire, ou pour mieux dire, porter dans la calèche ; mais quelle fut son horreur, en y entrant, de la trouver toute ensanglantée ! Grand Dieu ! dit-elle, je marche sur