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Mlle DE CLERMONT

trouver la chasse par le chemin le plus court, et prenant congé de la princesse, il partit au grand galop, suivi d’un seul palefrenier. Avant d’entrer dans une petite allée de traverse, il tourna la tête et regarda la princesse qui le suivoit des yeux… ce triste regard fut un dernier adieu, un adieu éternel !… Il entra dans l’allée fatale, immortalisée par son malheur, il disparut… hélas, pour toujours !… Au bout de deux ou trois minutes, on entendit un cri perçant, et au moment même on vit accourir à toute bride le palefrenier de M. de Melun : la calèche s’arrête, mademoiselle de Clermont, pâle et tremblante, interroge de loin le palefrenier, qui s’écrie que le duc de Melun vient d’être renversé et blessé par le cerf qui a franchi l’allée… La malheureuse princesse, glacée par le saisissement et la douleur, fait signe qu’elle veut descendre… On la porte hors de la voiture, elle ne pouvoit ni parler, ni se soutenir ; on la pose au pied d’un arbre, elle exprime encore par un signe, que tous ses gens doivent aller au secours de