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LE JOURNALISTE.

ginalité me plaît. — D’ailleurs, il est aimable, il est bon, vertueux… — On nous avoit donc trompés ? — Jugez-en. On le disoit riche, marié, fixé en Angleterre, pas un mot de tout cela. — Comme on ment aujourd’hui !… Mais ces ouvrages ne sont pas dans nos principes. — Laissons dormir l’esprit de parti pour quarante huit heures ; rendons un honnête homme à sa patrie, obtenez sa radiation, ensuite, nous reprendrons notre haine. — Oui, il est malheureux, il faut commencer par le servir. Sonnez, je vais faire mettre mes chevaux. — Vous êtes adorable. — A-t-il une surveillance ? — La voici. — Donnez, et revenez après-demain. Je vous jure que d’ici-là, je n’aurai qu’une pensée et qu’une affaire ».

Célinte, en parlant ainsi, n’exagéroit pas ; elle intriguoit quelquefois pour nuire ; mais naturellement obligeante, noble et sensible, elle redoubloit d’activité, lorsqu’il s’agissoit de faire une action généreuse et bienfaisante.

Convenons-en, les intrigans de nos jours, valent mieux que ceux du temps