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Mlle DE CLERMONT.

ces dernières paroles avec émotion. Mademoiselle de Clermont rougit, baissa les yeux, garda le silence quelques momens, ensuite elle appela une des dames qui la suivoient, ce qui termina cette conversation.

Le lendemain, à l’heure de la lecture, on présenta à mademoiselle de Clermont un roman commencé la veille, elle le prit, et le posant sur une table : je suis ennuyée des romans, dit-elle en regardant le duc de Melun, ne pourrions-nous pas faire une lecture plus utile et plus solide ? On ne manqua pas d’applaudir à cette idée, qui cependant déplut beaucoup en secret à plus d’une femme. On fut chercher un livre d’histoire que mademoiselle de Clermont commença avec un air d’application et d’intérêt qui n’échappa point à M. de Melun. Le soir, à souper, mademoiselle de Clermont le fit placer à côté d’elle. Ils gardèrent l’un et l’autre le silence, jusqu’au moment où la conversation générale devint assez bruyante pour favoriser un entretien particulier. « Vous avez vu tantôt, dit mademoiselle de Cler-