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LE BONHOMME.

mousseuses, attachée au corset de Marthe… Un moment après, elle remarqua que M. de Férioles regardoit la rose mousseuse, en souriant d’un air de complaisance, et qu’il fit à Marthe plusieurs signes d’intelligence. On passa dans le jardin, où l’on devoit danser sur la pelouse, avec les paysans et toute la maison. Lorsqu’on y fut, Isaure voyant Marthe toute seule, à quelques pas des villageoises, s’approcha d’elle, en lui demandant d’où lui venoit cette belle branche de roses. À cette question, Marthe pâlit, rougit, baissa les yeux, et ne répondit rien ; Isaure s’éloigna d’elle, avec un violent battement de cœur. Elle ne voulut point danser, se plaignit d’un grand mal de tête, et fut s’asseoir auprès de sa tante. Au bout d’une heure, Isaure vit M. de Férioles, Marthe et quelques autres quitter la pelouse, pour se promener dans un bosquet voisin. Isaure se leva, et fut aussi dans cette espèce de petit bois. Le jour étoit tout-à-fait à son déclin, Isaure marchoit au hasard, elle entendit parler derrière un énorme buisson