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LE BONHOMME.

étoit le jour de la fête d’Isaure. Mademoiselle Cléry lui conta qu’elle savoit, par Jacquot, que son maître rapporteroit de Paris un superbe rosier de roses mousseuses, fleur très-rare alors, et qu’il l’offriroit à Isaure qui avoit paru en désirer un. M. de Férioles revint à neuf heures ; Isaure s’attendoit à recevoir le beau rosier, mais M. de Férioles ne lui présenta qu’une anémone cueillie dans le jardin. Elle imagina qu’il ne lui donnerait les roses qu’à l’heure où toute la maison et les paysans viendroient lui présenter des bouquets ; et voulant lui laisser croire qu’elle ne s’attendoit pas à cette attention, elle se garda bien de lui parler du rosier. Après le dîné, on offrit à Isaure une grande quantité de fleurs, et M. de Férioles ne lui donna rien. Un moment après, on annonce la jolie Marthe qui, à la tête des jeunes filles du village, apportait aussi son offrande. Marthe donna une corbeille de fleurs qu’Isaure reçut avec une extrême distraction. Un seul objet fixoit son attention et ses regards ; c’étoit une superbe branche de roses