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L’AMANT

de Melcy ?… — Oui, je l’exige. — Plutôt mourir. — Rosenthall, je le veux : j’ai le droit de vous parler ainsi… — Comment ? — Par le pouvoir suprême d’un sentiment aussi vrai qu’il est pur… — Et cependant, grand Dieu !… — J’entends mon père ; répondez-moi, m’obéirez-vous ? — Ah ! s’écria Rosenthall, vous me bouleversez, vous me percez le cœur ; mais disposez de moi. À ces mots, deux larmes s’échappèrent des beaux yeux de Léontine. Vous savez aimer, dit-elle. En prononçant ces paroles, elle se hâta d’essuyer ses yeux ; elle reprit un visage serein : Darmond entroit dans le salon : Mon père, dit gaîment Léontine, M. de Rosenthall s’est ravisé ; il viendra à Taverny. — Ah ! c’est charmant, répondit Darmond, et j’espère aussi qu’il ne quittera pas Franconville avant ton mariage… Oh non, mon père, reprit Léontine, il vient de me le promettre. Ces mots firent tressaillir Rosenthall : heureusement que dans ce moment on vint avertir que les chevaux étoient mis. Léontine se leva, prit le bras de son