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LA PRINCESSE

mieux, et la tranquillité du roi ne sera point troublée. Vous dites qu’elle n’est pas jolie ? il me semble que j’ai entendu vanter sa figure ? — Elle est grande, elle a une belle taille ; mais son visage n’a pas le moindre agrément. — Vous a-t-elle donné son portrait. ? — Oui, sur une tabatière que j’ai brisée, et qui est entre les mains d’un bijoutier, absent dans ce moment. Il reviendra sous peu de jours ; alors je vous montrerai ce portrait qui est très-ressemblant quoiqu’un peu flatté. Alberoni avoit, en effet, un portrait d’Élisabeth, et, en sortant de chez madame des Ursins, il envoya chercher un peintre, et en fit faire à la hâte, sous ses yeux, une copie excessivement enlaidie. Ensuite il fit mettre cette copie sur la boîte qu’il porta à madame des Ursins. Ce portrait qui n’offroit plus qu’un visage désagréable, convint beaucoup à la princesse des Ursins. Elle l’examinoit en souriant : Il y a, dit-elle, dans cette figure, un air de bonté qui me plaît ; voilà la reine qu’il nous faut. Mais, mon cher Alberoni, nous serons obligés