Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 3, 1802.pdf/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.
135
AUTEUR.

sévérance et fermeté, ce que j’ai commencé. L’injustice et la calomnie ne pourront ni m’abattre ni me décourager ; je tâcherai même de me les rendre utiles, je veux qu’elles servent à former, à fortifier mon caractère, à me donner la patience qui préserve de l’humeur, l’élévation qui fait dédaigner la vengeance et la constance qui finit par triompher de tout. Vous me charmez, s’écria Dorothée, ces résolutions sages et généreuses vous épargneront une partie des malheurs que je craignois pour vous. Maintenant, il ne faut plus regarder en arrière, il faut marcher d’un pas égal dans le champ semé d’épines où vous venez d’entrer. Du moins l’envie et la méchanceté ne pourront vous reprocher de corrompre la jeunesse par vos écrits, ou d’avoir souillé votre plume par d’indignes représailles, en cherchant à noircir le caractère et la réputation de vos ennemis. En critiquant vos ouvrages, on ne vous accusera ni d’être plagiaire, ni d’écrire ridiculement ; on ne citera jamais de vous un galimatias, une seule phrase inintelligible,