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partirai. — Comment me sera-t-il possible de lui dire ?… — Rien de plus aisé, rendez-lui compte de cet entretien… Il ne pourra vous en savoir mauvais gré, il n’accusera que ma pruderie… — Songez-vous à l’éclat que ceci produira ?… — C’est un excellent exemple à donner : si toutes les femmes qui pensent bien se liguoient pour traiter ainsi les fats, il y auroit moins de victimes de leur séduction. J’ose croire, reprit la baronne, que je ne pense point mal ; mais je déclare que je ne me liguerai jamais contre personne, et surtout contre l’homme le plus aimable, le plus intéressant que je connoisse. Intéressant ! reprit madame de Nelfort avec un sourire ironique. — Oui, madame, intéressant, plein de bonté, de franchise, de sensibilité, de douceur… Il est impossible d’être plus intéressant. Ici, madame de Nelfort, haussant à son tour les épaules, ne daigna pas répondre, et se tournant vers le président : Écoutez, dit-elle, je ne veux ni vous gêner, ni me brouiller avec vous, tout peut s’arranger sans scène ; dites-moi combien M. de Luzi