Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/408

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

loin de vouloir dissimuler votre naissance et votre état, j’en instruirai, avec plaisir, mes parens et mes amis ; je m’honorerai de vous avoir choisie : mon affection pour Ida prouvera mon amour pour la vertu. Maintenant, répondez-moi : consentez-vous à mettre demain le jupon vert ? Oh ! de tout mon cœur, s’écria vivement Ida, je l’aime aussi, puisque je lui dois tant ; et sans la crainte de l’user tout-à-fait, je voudrois, à présent, le porter tous les jours.

« En effet, Ida, au grand déplaisir de la lingère et de l’hôtesse, se maria le lendemain avec le jupon vert, pour toute parure ; mais après la bénédiction nuptiale, je la priai de céder aux désirs de ses deux amies ; le jupon vert fut emballé, et l’on revêtit Ida de ses plus beaux habits. Je restai encore quelques jours à Berlin : ensuite je partis pour Breslau avec ma femme. Dans les deux premières années de mon mariage, je m’occupai beaucoup du soin d’achever l’éducation d’Ida : cette éducation avoit