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CHAPITRE XIV

Le Régent et la Bulle ; tentatives d’accommodement. — L’appel des quatre évêques en 1717. — L’Université, la Sorbonne ; soulèvement général. — L’accommodement de 1720 ; renouvellement de l’appel. — Benoît XIII et la doctrine de saint Augustin. — Le concile d’Embrun. — Soumission et mort du cardinal de Noailles



Les débuts de la Régence ne furent point favorables aux Jésuites et aux partisans de la Bulle Unigenitus, car le premier soin du duc d’Orléans fut de congédier le Père Tellier et de donner pour confesseur au jeune Louis XV le célébre abbé Fleury, qui n’était sans doute point janséniste, mais qui s’était montré dans son Histoire ecclésiastique l’adversaire déclaré des prétentions romaines. Le cardinal de Noailles reparut à la cour et il fut mis à la tête du Conseil de conscience ; les lettres de cachet adressées aux autres évêques opposants furent révoquées. Les prisons s’ouvrirent et une estampe du temps donne les portraits des jansénistes qui furent alors mis en liberté ; les exilés furent tous rappelés. Enfin la Sorbonne et l’Université cessèrent d’être opprimées, et elles s’empressèrent de se prononcer contre la Bulle. Trente-deux évêques qui l’avaient acceptée l’année précédente écrivirent au Régent que leur acceptation avait été subordonnée dans leur pensée à des explications dont ils reconnaissaient l’insuffisance, et ils supplièrent le duc d’Orléans de demander au pape lui-même des