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corrigées. La seule chose qui présuppose pour l’édition de 1670 l’existence d’une paix de l’Église, ce sont les approbations d’évêques qui s’y trouvent : celle de Choiseul, évêque de Comminges, et de François Faure, évêque d’Amiens. On y rencontre également, non sans surprise, celle de Grenet, le nouveau supérieur donné par Péréfixe au monastère de Port-Royal.

Mais il parut alors d’autres ouvrages dont Sainte-Beuve n’a certainement pas eu connaissance, et dont la publication prouve que l’on croyait la paix de Clément IX solidement assurée, et que l’on ne craignait pas les Jésuites. Le premier de ces ouvrages, un de ceux qui sont aujourd’hui très rares et même presque introuvables, c’est le livre intitulé Considérations sur les dimanches et les fêtes des mystères, et sur les fêtes de la Vierge et des saints. À Paris, chez la veuve Charles Savreux, libraire juré, au pied de la grosse tour de Notre-Dame, aux trois Vertus — 1670, avec privilège et approbation[1]. Ce sont des considérations comme en faisaient alors volontiers certains prédicateurs, des homélies d’une grande simplicité, sans aucun souci de la forme littéraire. Mais on donne dans l’Avis au lecteur des indications utiles ; on y dit que ces Considérations ont été composées d’une manière extraordinaire. L’auteur était dans un lieu où il n’avait presque aucun livre ; il notait hâtivement au crayon les pensées qui lui venaient à l’esprit, et son écriture était si mauvaise qu’il fallait deviner ce qu’il avait voulu dire. On ajoutait que ces Considérations, faites au cours de plusieurs années, étaient envoyées au fur et à mesure, aux personnes à qui elles étaient destinées. Or ces deux gros volumes de Considérations étaient l’œuvre de Saint-

  1. 2 vol. in-8o.