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histoire du mouvement janséniste

Jacques, où l’on fit les grandes constructions qui subsistent encore ; mais en 1648 on revint au désert, l’archevêque ayant permis que les deux maisons ne formassent qu’une même abbaye et une même communauté sous les ordres d’une même abbesse. L’abbesse résidait ordinairement à Paris, et la maison des Champs avait à sa tête une prieure et une sous-prieure qui était en même temps maîtresse des novices. Lorsque la visite de 1661 commença, l’abbesse était la Mère Agnès Arnauld, et auprès d’elle se trouvait ce que nous appellerions une abbesse honoraire, la Mère Angélique, qui n’avait aucune autorité, mais qui pourtant n’était point redescendue au rang de simple religieuse ; elle n’était pas sous les ordres de sa sœur. La prieure, choisie par l’abbesse et toujours révocable, était la Mère Madeleine de Sainte-Agnès de Ligny, qui fut élue abbesse au mois de décembre de cette année-là. La Sœur Marie Dorothée de l’Incarnation-Le Conte était sous-prieure, de même que la Sœur Angélique de Saint-Jean Arnauld, fille de M. d’Andilly cette dernière était en outre maîtresse des novices avant la brutale expulsion du mois d’avril.

À Port-Royal des Champs il y avait une prieure, la Mère Marie de Sainte-Madeleine du Fargis, et une sous-prieure qui était en même temps maîtresse des novices : c’était la Sœur Jacqueline de Sainte-Euphémie Pascal. Telles étaient les religieuses élevées en dignité dans l’une ou l’autre maison autour d’elles se trouvaient les officières, chargées de ce qu’on appelait une obéissance, c’est à dire un service spécial. Les voici dans l’ordre où les mentionnent les constitutions de Port-Royal : la sacristine, la chantre, la cellerière, la dépensière, la réfectorière, la tourière, la robière, la lingère et l’infirmière. Les simples reli-