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promenades avec madame d’Ablancourt, je ne sortais jamais qu’en carosse, et quand je sortais seule, ce qui arrivait rarement, j’étais toujours voilée. Un mois environ, après mon entrée chez madame d’Ablancourt, j’allai, accompagnée de mademoiselle Fanny, faire quelque emplette dans le voisinage. C’était à la chute du jour ; en sortant d’une boutique je crus m’apercevoir que deux jeunes gens m’examinaient et me suivaient. Un, surtout, s’arrêta pour me laisser passer et, retenant l’autre par le bras, dit avec émotion : « Attendez ! cette personne me rappelle… » Je reconnus Adrien ! le danger me donna des forces, je marchai rapidement, et arrivée à une autre rue, je me jetai dans la première boutique, comme quelqu’un qui se trouve mal. On me