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pendance ; mon air fier et poli la déconcerta, elle sentit qu’il fallait renoncer à toute espèce de supériorité, et dès ce moment, s’humanisant et quittant ses grands airs, la plus parfaite égalité régna entre nous.

Les talens que j’avais acquis dans mon enfance, et que je n’avais pas tout-à-fait négligés à Saint-Marcel, me servaient admirablement auprès de madame d’Ablancourt. Elle vivait dans la retraite depuis le départ de son fils ; la musique la charmait et j’y fis des progrès pour lui plaire. J’avais apporté avec moi la musique dont Léon m’avait fait présent à Saint-Marcel ; c’étaient des airs délicieux des plus grands maîtres d’Italie, et les paroles peignaient des situations analogues à la mienne. Madame d’Ablancourt avait été bonne musicienne dans