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Ce récit me fit une vive impression ; je plaignis ces infortunés qui ne pouvaient regretter un père ; mais je pris la résolution de ne point m’attacher à cette famille, et de tâcher, par son secours, de me placer à Paris, où j’espérais vivre plus cachée, plus ignorée. Je ne sais quel instinct me faisait pencher pour la capitale ; l’idée de revoir la capitale, une autre idée plus confuse, et dont je ne voulais pas me rendre compte, m’entraînait malgré moi vers ce que je devais éviter.

Je fis part de mon projet à la sœur de madame D***. « Vous avez bien raison, me dit-elle, de songer à quitter cette maison. Ma pauvre sœur et ses enfans sont si fous de leur liberté qu’ils en perdent la tête, et sont peu en état de s’occuper de vous. Voilà bien des affaires qui vont les