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sation… tout leur apprend qu’il n’existe plus ! Ce souffle qui vient de s’exhaler, leur a-t-il rendu la liberté ? À cette idée que tout confirme, la joie se peint sur tous les visages ; on s’embrasse, on se jette dans les bras d’une mère, d’un frère, d’une sœur, on n’ose se communiquer sa pensée, mais tout le monde la devine ; et c’est un père de famille qui vient de mourir entouré de ses enfans ! Un mouvement machinal que fit le corps de M. D***, et qui fut le dernier de son agonie, les replongea dans l’effroi et la stupeur. Ils reculent et tremblent tous devant un cadavre, se jettent en même temps à genoux et invoquent la pitié céleste ; ce fut la dernière angoisse que leur donna ce père dénaturé. Sa mort bien constatée, ils se livrent plus modérément à leurs