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meur, il finit par accuser de fausseté et d’hypocrisie celle dont la douceur était exemplaire ; et la paix du ménage fut troublée dès ce moment.

M. D*** fut informé des chagrins de sa fille ; il dit en riant, et en se frottant les mains : « Elle n’a que ce qu’elle mérite, qu’elle se soumette ; Voilà son lot. »

La jeune femme, blessée de la conduite de son mari, et trop fière pour demander une explication sur des torts qu’elle n’avait pas, évitait sa rencontre, venait pleurer auprès de sa mère, et prendre d’elle des leçons sur le malheur. M. D*** les surprenait quelquefois, et montrait, malgré lui, qu’il jouissait de ce spectacle. La mère et la fille ne s’en étonnaient point, et trouvaient que ce procédé était un trait de caractère