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sion loin de lui, et les regardant comme ses héritiers, il les haïssait comme ses ennemis naturels.

On juge de ce que dut souffrir pendant vingt ans la femme d’un tel être. Toute sa consolation était dans sa tendresse pour ses quatre enfans, dont l’amour et les soins lui faisaient supporter une vie aussi misérable qu’uniforme. L’aînée de ses filles, arrivée à l’âge de dix-huit ans, fut demandée en mariage par un jeune homme d’un caractère aimable, d’une grande pureté de mœurs, et d’une fortune assurée.

Rien ne devait faire soupçonner un refus : conformité d’âge, de goût, de condition, tout concourait à former une union si bien assortie. Cependant M. D***, inquiet de voir un peu de bonheur entrer