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de ses deux filles. Le malade allait toujours plus mal. Au bout de deux jours, il fallut renoncer à le faire voyager. Je ne le voyais point, mais je l’entendais qui, de son lit, grondait tous ceux qui l’entouraient. Grâce aux domestiques qui le haïssaient, je fus bientôt informée de tous les détails de l’intérieur de cette famille. Je suspendis un instant mes propres malheurs pour compatir à ceux de ces victimes du pouvoir absolu.

Une sœur de madame D***, grande babillarde et l’ennemie jurée de son beau-frère, se fit un devoir et un plaisir de me mettre au fait de tout ce qui se passait dans la famille ; et pendant que tout le monde s’agitait autour du malade, elle m’emmenait dans sa chambre pour m’apprendre