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constamment, et ne prononçait le nom de son frère qu’avec la plus grande discrétion. J’avais toujours peur qu’on ne m’annonçât son retour, et cette inquiétude était bien fondée. Son père me traitait avec la même amitié, et avait l’air de tout ignorer.

Je paraissais triste et calme, mais ma tête travaillait ; je cherchais les me soustraire à ce fatal mariage. Madame Blanchard, toujours occupée des intérêts d’Eugène, quoiqu’elle n’eût encore rien obtenu, me parut propre à servir mes desseins. Je savais que mon frère avait formé un petit établissement à trente lieues de Paris en société avec un de ses amis ; ayant renoncé à son voyage d’Amérique, d’après les instances de sa femme qui avait perdu