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freindre une loi équitable, celle-ci, toute arbitraire, me révolta ; on m’ôtait la dernière consolation, et l’on croyait que j’y souscrirais ! On usait de rigueur, je me vis contrainte à tromper.

La petite Suzette, fille du jardinier, savait par Julien ce qu’il appelait les secrets de son maître. Elle était jeune, douce, naïve ; son cœur compatissant paraissait touché de mes peines, et je jugeai, sans lui avoir encore rien dit, qu’elle me servirait avec zèle. En me promenant dans le jardin où elle travaillait, je liai conversation avec elle, et, le second jour, elle se chargea de voir madame de Genissieux.

Aussitôt que cette excellente femme l’aperçut, elle devina le motif de son message, et, après l’avoir