Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome II.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame d’Ablancourt ne revit son fils que dans la soirée, mais il ne lui parla point de la lettre.

Elle le laissa quelques jours livré à ses réflexions, et se promit de recommencer ses instances s’il ne parlait lui-même le premier.

Léon ne s’expliquait sur rien : il était dans une agitation continuelle, sortait, rentrait dix fois dans la journée, affectait une gaieté ironique, disait du mal de toutes les femmes ; en un mot, exhalait sa fureur contre moi, sans vouloir jamais me nommer. Sa mère ne le contrariait point, écoutait toutes ses folies, approuvait tous ses argumens. Mais ce manège tendait à s’emparer de lui, et à profiter ensuite du moment favorable pour le lier à jamais à lady Sarah.

Cette jeune personne qui s’apercevait d’un grand changement dans