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gardé cette lettre si long-temps, crut son devoir rempli en la remettant à madame d’Ablancourt. « Je n’ai osé, disait-il, la donner à M. le baron quand il était malade ; je vous la remets aujourd’hui et cela ne me regarde plus. » Quand madame d’Ablancourt se vit en possession de cette lettre, dont elle reconnut sur-le-champ l’écriture, elle s’empressa de la lire en secret, et à chaque ligne elle s’écriait : Ah ! l’effrontée ! ah ! petit serpent que j’ai réchauffé dans mon sein ! Vous appreniez secrètement à Léon que vous n’étiez pas mariée ? Vous vouliez qu’il vous cherchât partout ? Ah ! madame de Séligny vous connaît à merveille ; vous avez de la duplicité, de l’intrigue, et j’ai bien fait de préserver mon fils de vos séductions. » Elle