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vait entre ses mains. Je partis le même jour, accablée de douleur. Mon projet était de m’adresser à l’associé de mon frère. Il fallait tâcher d’attendrir mon oncle, et attendre les événemens. Je sentais que, quelque grands que fussent les chagrins que je pouvais trouver dans ma famille, ils seraient bien plus supportables que le mépris et les mortifications dont on abreuve une jeune fille quand elle n’est plus protégée par ses parens.

Arrivée à la porte de l’associé de mon frère, je le fis demander sous le nom d’Albertine. J’étais lasse de tromper, et l’autre nom m’avait fait trop de mal. Il vint aussitôt, me reconnut, et me fit l’accueil le plus