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fus seule, je m’empressai de décacheter cette lettre. Je complais sur quelques mots consolans, pour réparer sa rigueur de la veille ; je m’attendais aussi à des sermons que j’avais bien mérités… Ce n’était rien de tout cela, mais un contrat de rente qui devait assurer à jamais mon existence. « Je suis donc bien coupable, pensais-je, puisque je reçois tant d’affronts ! Ah ! Léon, que vous me coûtez cher ! Et vous êtes perdu pour moi ; car, je le vois, votre mère irritée va user de tout son ascendant sur vous pour me nuire, et la sévérité de vos jugemens me perdra tout-à-fait dans votre esprit. »

Je recachetai la lettre, l’adressai à madame d’Ablancourt, et je chargeai Antoine de lui écrire qu’il l’a-