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Pressée de s’éclairer sur des faits si importans, elle pensa qu’Albertine n’étant point préparée au coup qu’elle allait lui porter, elle en obtiendrait plus sûrement la vérité. Elle me fit appeler et je me rendis aussitôt dans sa chambre. La sévérité de son regard était remarquable. « Tenez, me dit-elle sans détour, voilà ce qu’on m’écrit, que faut-il que j’en pense. » Je pris la lettre, et dès les premières lignes je vis que j’étais perdue ; je continuai à lire et quand je fus à l’endroit : « Elle s’est sauvée du château de Saint-Marcel pour courir après lui. » Mes forces m’abandonnèrent et je tombai sur une chaise qui se trouvait près de moi. Je n’en finis pas moins cette lecture et restai accablée de honte et de douleur. Mes yeux se remplirent de larmes et je m’écriai : « Oh ! Ma-