Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome II.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bienveillant, et je répondais à ses prévenances avec une politesse affectueuse. Dans le monde, chacun voit comme il lui convient. Arthur prit ma politesse pour un amour qui se trahissait, et la réserve que je mis ensuite avec lui, pour une passion concentrée ; rien de tout cela n’existait. Madame d’Ablancourt s’aperçut de ce changement de conduite et crut y reconnaître les symptômes d’un attachement véritable ; elle en augura bien, elle me croyait fille d’un honnête marchand de Joigny. Arthur avait de la fortune, et sa mère n’ayant conservé que ce fils d’une famille nombreuse, était bien décidée à ne jamais le contrarier. Madame d’Ablancourt avait la manie de vouloir marier tout le monde ; elle m’étudia quelque temps, et m’ayant surprise