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dicter ma lettre. Je me sens assez bien dans ce moment. » Il n’y avait pas moyen de refuser, je m’assis ; dans quelle situation je me trouvais ? J’allais écrire à Léon pour la première fois de ma vie. J’allais peut-être écrire ma condamnation, le féliciter de ce qu’il avait agi sagement en me laissant dans le fond de ma province, et je n’osais me nommer. Ah ! pensai-je tout bas ; si Léon pouvait deviner que c’est moi qui ai écrit cette lettre ! L’amour le plus fidèle ne devrait-il pas faire ce miracle ?

Madame d’Ablancourt se soulevant un peu, me dicta ce qui suit :

« Je vous dois une réponse, mon cher Léon ; je n’ai pu vous écrire plutôt, ayant été indisposée. Aujourd’hui je suis mieux, mais encore faible et forcée de me servir d’une main