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me haïr. Oh ! ma mère ! vous qui êtes la raison et l’indulgence même, ayez pitié de moi. Supportez, de grâce, les faiblesses du cœur de votre fils. Être haï d’Albertine qui paraissait m’aimer de si bonne foi ! Vous ne savez pas ce que mon ame éprouve de déchirement ; et elle ne sera pas heureuse, non, elle n’aime pas son mari, je le sais, j’en suis sûr : j’ai connu qu’il n’y avait aucun rapport entre eux, le premier jour que je l’ai vue, le jour que je l’ai aimée… Ici, ma voix s’altéra sensiblement, je ne pouvais continuer, j’essuyais mes larmes. Madame d’Ablancourt, émue elle-même, me dit en me regardant : « Que vous êtes bonne et compatissante ! Les chagrins d’un inconnu vous touchent et vous attendrissent.