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mais je ne m’en souviens plus. Ce bon M. Léon, je le plains, et j’en veux à cette demoiselle, elle aurait dû l’attendre. » Ces mots me racommodèrent avec mademoiselle Fanny ; je lui sus bon gré de l’observation, et je l’en remerciai intérieurement. Satisfaite sur ce que voulais savoir, je mis fin à la conversation en l’engageant à ne pas céder si facilement aux tentations de sa curiosité, et je restai seule, livrée à mes réflexions.

Je n’eus pas de peine à deviner que la nouvelle de mon mariage était un tour de madame de Séligny. J’étais persuadée qu’elle seule pouvait avoir eu une idée aussi atroce. J’étais au désespoir d’apprendre que Léon me crût assez faible pour avoir obéi si lâchement. Je le trouvais trop promptement con-