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me l’a point confié, je l’ai bien trouvé toute seule ; il s’agit de M. Léon. Madame a laissé tomber ce matin sa dernière lettre. Je l’ai lue ne sachant d’abord de qui elle était, et ensuite parce que je le savais. Oh ! ce M. Léon est un extravagant avec ses amours ! — Quels amours ? — Eh bien ! sa belle provinciale. Il écrit à madame qu’elle s’est mariée depuis son départ, et qu’il sera toujours malheureux. Il s’accuse de l’avoir abandonnée, et dit qu’il ne se le pardonnera jamais. « Bon Dieu ! qu’avez-vous, Mademoiselle ? comme vous devenez pâle ! Il n’y a pas d’air ici, nous étouffons toutes deux. Je vais ouvrir une croisée. » Elle se leva et revint près de moi. « Dit-il comment on lui a appris ce mariage ? — Je crois qu’il le dit,