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peu attendre, et après avoir tâché de me remettre, j’allai la rejoindre. Elle me témoigna plus d’amitié que jamais, me rappela notre voyage aux eaux, notre intimité, et se plaignit doucement de mon indifférence. Je l’aimais sincèrement, quoiqu’elle fût la sœur d’Adrien ; ses reproches me touchèrent, je me disculpai aussi bien qu’il me fut possible, et je lui avouai, tant j’avais besoin d’épancher mon cœur tous les tourmens que j’endurais depuis le retour de Léon. « Je sens, lui disais-je, que je le préfère à tout autre, et sans votre frère, je serais la plus heureuse des femmes.

— Vous m’offensez cruellement, me répondit-elle en m’embrassant ; quoi ! la présence de ce Léon d’Ablancourt réveille un sentiment