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MUSIQUE JAPONAISE

l’entraîne pour la punir ; mais Morito arrive. Il réclame la captive… Les brigands ne savent pas de quoi il veut parler, il n’y a personne chez eux. Morito ramasse une fleur de la coiffure de Késa, il est inutile de nier. Les brigands essaient alors d’assassiner Morito ; mais il met l’épée à la main, et après un combat épique, extraordinaire, il délivre Késa.

Il est vivement impressionné par la beauté de cette jeune fille, qu’il a secourue sans la connaître. Eh bien, la récompense de sa bravoure, ce sera la main de Késa. La mère la lui promet. Mais le chevalier ne peut accepter ce bonheur tout de suite ; il doit aller combattre pour la cause qu’il sert. Késa lui jure d’être fidèle et d’attendre, deux ans, son retour.

TROISIÈME TABLEAU

La mère de Késa n’a pas tenu sa promesse : elle a donné sa fille au chevalier Watabane, avant les deux ans écoulés. La nouvelle famille fait une partie de campagne. Sous les arbres en fleur, Késa joue sur le gotto, accompagnée par un chamisen, un air très ancien : l’Eligo Dzissi (le Lion d’Éligo).

Morito survient, rencontre la mère de Késa et lui reproche sa trahison. Il veut tuer cette mère indigne ; mais Késa se jette devant le sabre, et persuade au chevalier qu’il vaut mieux tuer Watabane ; de cette façon, elle redeviendra libre et épousera Morito. Qu’il surprenne son rival endormi. Elle lui donne la clef de sa chambre et convient d’un signal : qu’il entre lorsqu’elle aura couvert la lampe d’un voile.

QUATRIÈME TABLEAU

Dans la chambre des époux, Watabane est déjà couché. Mais Késa feint d’entendre du bruit dans le jardin et oblige Watabane à se lever pour aller voir ce que c’est. Elle couvre alors la lampe d’un voile et se couche. — La pensée de l’héroïque femme, pour sauver sa mère et son mari, en restant vertueuse, est de sacrifier sa vie.

En effet, Morito la tue en croyant tuer son rival. — Le désespoir s’empare de lui, lorsqu’il reconnaît la vérité. Il comprend le noble dévouement de Késa et se délivre aussi de la vie : il écarte son vête-