Scène 2
(Elle entre lentement, éclairée par le porteur de lanterne, et lève les yeux vers les arbres en fleur.) Qui donc pourrait dire que ce n’est pas ravissant ?… Ces fleurs semblent éclairer la nuit. Il n’y a pas de lustres qui vaillent ceux-là. Des bouquets de pétales forment des girandoles, ou bien, là où le fruit est déjà formé, ce sont des pendeloques de petites perles vertes. Ailleurs, elles sont plus grosses et commencent déjà à rosir. C’est une aurore, plus gracieuse que la lumière ; et, vraiment, on n’y perd pas !…
Ma douce Ghèsha, vous voici, enfin ! C’est vous que j’attendais, et depuis longtemps.
Je ne venais pas vers vous, seigneur.
Vous y veniez sans le savoir.
Si je l’avais su, je serais restée où j’étais.
Ne soyez pas mauvaise… Voulez-vous entrer avec moi à la Maison de Thé ?
Non, merci, seigneur, je préfère me promener.