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LES PRINCESSES D’AMOUR

encore ; mais, sur la manche secouée, la neige ne laisse pas de trace.

« Ainsi, du cœur, s’efface le souvenir.

« Dans mon lit glacé, je pleure, moi qui n’oublie pas, et mes larmes gèlent sur l’oreiller.

« Pourquoi ce qui est si lointain, est-il si près de l’esprit ?

« J’écoute le silence, dans la solitude. Et voilà qu’une cloche, à coups durs, sonne l’heure.

« L’heure ! la même ! le minuit qui fut si doux !

« La grêle cingle ma porte et je me précipite pour ouvrir, comme si l’on frappait, sachant bien, pourtant, qu’il n’y a rien.

« Rien que la nuit affreuse, hostile, noire comme l’oubli.