Page:Gautier - Les Princesses d’Amour.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
LES PRINCESSES D’AMOUR

manches à l’ancienne mode, d’artificielles princesses, choisies parmi les beautés les plus rares, élevées dans tous les raffinements du goût aristocratique ; instruites des rites et de l’étiquette, savantes, virtuoses en tous les arts ! Jeunes, toutes ! passionnées, dangereuses, enivrantes et… accessibles ! Les princes virent-ils le piège ? en tous cas ils s’y laissèrent prendre et tombèrent dans les filets de soie. Il ne fut plus question de corvée ; le séjour dans la capitale leur devint particulièrement agréable ; ils s’y attardèrent même, au delà du temps prescrit. Dans leurs lointains châteaux, les vraies princesses ne comprirent pas tout de suite le danger. Jadis, il est vrai, la courtisane avait été un être d’élection, une rivale redoutable