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LES PRINCESSES D’AMOUR

était esclave. Ceux de qui elle dépendait vinrent lui faire des remontrances. Elle avait des fantaisies ruineuses. Sa maison, montée à la façon d’un château d’autrefois, coûtait d’énormes sommes ; des envoyés couraient tout l’empire, pour lui acheter des objets anciens, qui devenaient de plus en rares. Sa dette était effrayante, sa vie entière ne suffirait pas pour la payer, sans le hasard d’une occasion extraordinaire. Cet Occidental, fabuleusement riche, très enflammé pour elle, surtout depuis qu’il l’avait vue, la voulait à tout prix, et à tout prix n’était pas, dans sa bouche, une manière de parler : il était capable de la libérer complètement, de payer tout ce qu’elle devait. Si elle refusait une pareille aubaine, on serait obligé de ven-