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les avoir faits. Les diverses et nouvelles éditions qui en ont paru pendant ces jours de dévotions et de pénitence passent, à mon avis, pour une marque visible de l’estime qu’on en a faite. — Témoignage que je rends ici les larmes aux yeux quand je me représente que ce fils unique dont je parle ne m’est plus visible que par ses lettres depuis plus de trois longues et tristes années que l’Espagne triomphe d’une jeune liberté qui m’est si chère ; mais si la cour est juste et généreuse comme elle l’est en effet, et si elle me tient sa parole, comme je l’espère avec tant de raison, je reverrai ce gage précieux de ma première moitié, et ce sera lorsque, par la grâce du ciel, nous nous consolerons ensemble de tant de pertes et de traverses passées. — Cependant, ô mon cher fils ! si, malgré tant de forteresses et de troupes ennemies qui nous séparent, ce petit ouvrage peut tomber entre tes mains, fais-en ton profit et tes délices tout ensemble, etc. »

François Colletet était détenu au fort de Porcheresse.

Dans les troubles civils le petit manoir de Rungis avait été pillé et ravagé, et le logement des troupes lui avait causé de grands dommages.


Je soupire mon val de joye
Que nos guerres ont mis en proye,
Et je plains mon petit logis
Des belles sources de Rungis,
Où le soldat, dur et sauvage,
A fait un horrible ravage.

S’il pillioit encore le faux bourg,
Adieu la campagne et la cour !