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le second rang du collier

— C’est superbe ! s’écrie-t-il ; le tableau se compose on ne peut mieux, et il est fort heureux que le soleil se couche de ce côté-là. Nous autres, Parisiens, nous finissons par oublier l’astre du jour et ne plus nous soucier des beaux effets qui accompagnent chaque soir son départ : nous ignorons les soleils couchants et la splendeur des crépuscules…

Une brise fit s’incliner, à plusieurs reprises, les hauts peupliers, dans un lent mouvement silencieux.

— Ils ont vraiment l’air de nous saluer, pour nous souhaiter la bienvenue ! dit mon père. Eh bien ! je me sens débarbouillé de toute la poussière par ce bain de lueurs, particulièrement superbes, et je crois que le mouvement de ces grands plumeaux, balaye les toiles d’araignées, tissées dans mon esprit par la mélancolie des regrets.



Nous nous promenons, ma sœur et moi, sur la terrasse, le long du parapet, quand tinte la clochette que fait sonner, en s’ouvrant, la petite porte de la cour, fermée seulement au pène, qui donne sur la rue près de la loge du jardinier.

Nous nous retournons, pour voir qui vient.

Deux messieurs, que nous ne connaissons pas,