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le second rang du collier

D’un côté, la maison joint un mur percé d’une grille en fer, que flanquent deux piliers, et d’une petite porte qui donne sur la cour.

Celle de la maison est grande ouverte, pour le va-et-vient des déménageurs, et, aussitôt qu’on l’a franchie, la disposition du logis est comprise d’un coup d’œil. C’est très simple : le vestibule et l’escalier le partagent en deux ; à gauche, le salon, qui occupe toute l’épaisseur de l’édifice, — ce qui n’est pas encore grand’chose ; — à droite, deux portes, celle de la cuisine d’abord, puis celle de la salle à manger ; au fond, l’escalier.

— Montez don Pierrot là-haut, sans ouvrir le panier ! crie ma mère, qui règle avec le cocher.

Au premier, sur un petit palier, trois portes, deux à droite, une seule à gauche : c’est par celle-ci que nous entrons dans la pièce qui va être la chambre de mon père. Tout de suite, du côté opposé à la façade, une glace sans tain, au-dessus de la cheminée, attire les regards : c’est un lumineux tableau de verdure ; de grands peupliers sur le ciel bleu, un fouillis de feuillages nuancés…

Vite, un tour de clé à la porte, pour que don Pierrot ne se sauve pas, et nous dégringolons l’escalier, afin de nous jeter dans cet inconnu, de prendre possession du jardin. C’est par la salle à manger qu’on y accède : une double porte vitrée, juste au-dessous de la glace sans tain que nous venons de voir, s’ouvre sur la cour. De ce côté, la