Page:Gautier - La Peau de tigre 1866.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sang à l’animal et sont, à cause de cela, peu estimés. Parfois les taureaux sont si lâches, qu’il est impossible de les déterminer à faire un pas, ce qui nécessite l’emploi de la media luna, espèce de croissant à l’aide duquel on leur coupe les jarrets de derrière : rien n’est plus hideux, et l’on ne recourt à ce moyen qu’à la dernière extrémité.

Les anciens maîtres José Candido, Lorencillo, José Delgado, Romero, renchérissaient encore sur les dangers naturels que présentent les courses. Romero, par exemple, donnait l’estocade de mort, les fers aux pieds, assis sur une chaise, et n’ayant pour muleta que son chapeau.

El Americano attaquait la bête, monté sur un autre taureau sellé et bridé.

Le licencié de Falces se présentait devant l’animal, embossé dans son manteau, c’est-à-dire n’ayant pas les bras libres.

Ces coquetteries de témérité sont un peu tombées en désuétude, bien que Montès, dans ses jours de bonne humeur, se permette avec le taureau une infinité de pasquinades qui seraient dangereuses pour tout autre que lui.

Lorsque le cachetero a terminé son office, un atte-