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L’ORIENT.

soubassement des temples antiques et donnaient de belles lignes. Quelques masses d’arbres, sycomores ou mimosas, rehaussées par un bouquet de dattiers, en faisaient valoir les teintes douces, par l’opposition de leurs verdures vigoureuses. D’autres fois, c’étaient des cabanes de fellahs surmontées de pigeonniers crépis de chaux, et posés l’un à côté de l’autre comme des ruches d’abeilles ou les minarets d’une mosquée en miniature. Nous arrivâmes bientôt à la station de Tantah, ville assez importante, où la belle mosquée de Seid-Ahmed et Badouy attire trois fois par an les pèlerins, et où se tiennent des marchés fréquentés par les caravanes.

Tantah, vue de la station du chemin de fer, — car le temps d’arrêt n’est pas assez long pour qu’on puisse visiter la ville, — présente un aspect animé et pittoresque. Aux maisons de style arabe, avec leurs moucharabiehs et leurs manches d’air en forme d’auvent, se mélangent ces constructions de style italien orientalisé qu’affectionnent les partisans du progrès et des idées nouvelles,