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ÉGYPTE.

l’œil par le charme de ses proportions et la curiosité de ses détails. La façade est flanquée de deux pavillons carrés surmontés de créneaux découpés en dents de scie comme les créneaux des murailles de Séville, et présente une sorte de terrasse formant le sol d’une galerie à colonnettes où l’on accède par un escalier côtoyé de six lions allongés sur leurs pattes à la façon des sphinx ; des dômes d’une courbe gracieuse coiffent quelques-unes des salles et offrent en dedans ces combinaisons d’ornements rehaussés d’or, de pourpre et d’azur dont les chambres de l’Alhambra gardent de si précieux modèles.

Le centre de l’édifice est occupé, comme celui de toute habitation orientale, grande ou petite, par un patio, ou cour à ciel ouvert, qu’aux heures brûlantes recouvre un velum arrosé d’eau de senteur. Une fontaine jaillit au milieu du patio sur lequel s’ouvrent les chambres et qui est garni à ses coins de divans. Le bas des murailles est garni à hauteur d’homme d’azulejos ou carreaux de faïence d’un goût charmant. Des tentures de drap